Il est aujourd'hui commun d'affirmer que certaines institutions financières ont, avant la crise des subprimes (crédits immobiliers risqués), revendu des titres de créance en toute connaissance de leur basse qualité, sans se soucier des conséquences pour le reste du marché. On croit savoir que l'existence d'une bulle spéculative immobilière était un secret de Polichinelle à Wall Street. Seuls les citoyens ordinaires, les contribuables moyens, les veuves et orphelins innocents, et – d'après leur récit – les hommes politiques, les journalistes innocents et les banquiers centraux ordinaires en étaient les dupes. On croit savoir, en somme, que la manipulation par les banquiers privés fut parfaitement cynique et lucide.
Même ceux-ci préfèrent d'ailleurs ne pas croire qu'ils aient été aussi dupes que nous autres.
Imprudents
Une étude parue en septembre risque de balayer ces certitudes (" Wall Street and the Housing Bubble " – " Wall Street et la bulle immobilière " –, American Economic Review, 104/9). Les chercheurs Ing-Haw Cheng, Sahil Raina et Wei Xiong ont rassemblé des données sur les transactions immobilières d'un échantillon de participants à l'American Securitization Forum de 2006. Il s'agit du congrès phare des opérateurs dans le domaine de la titrisation de prêts hypothécaires.
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