Sommet du Bien Commun - Les médicaments et le bien commun

18 Juillet 2023 Santé


Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle. 

Comment préserver l’accès à des médicaments de bases devenus moins rentables, tout en encourageant l’innovation face à la menace de l’antibiorésistance, aux cancers et aux maladies rares ? C’est ce défi qui a été abordé lors d’un débat nourrit sur les enjeux de la santé et du bien commun. 

"En France, on sous-investit dans l’innovation, et en particulier dans la santé". A l’occasion de la 3e édition du Sommet du Bien Commun, Pierre Dubois, économiste spécialiste de la santé à TSE, dresse un constat clair.  

Aux côtés de Reda Guiha, président de Pfizer France et de Jean-Pierre Delord, directeur de recherche de l’Institut Universitaire du Cancer Toulouse Oncopole, ils débattent de l’équilibre entre logique financière et bien commun dans le secteur de la santé. 

Le président de Pfizer France estime que "le bien commun, pour une entreprise pharmaceutique, est un devoir. C’est même notre raison d’être, de trouver des médicaments innovants et d’assurer l’équité et la rapidité en termes d’accès aux patients." Reda Guiha, dont l’entreprise a mis au point un des vaccins clés dans la lutte contre le Covid-19, affirme que « l’antibiorésistance est la prochaine pandémie ». Selon lui, elle a causé 1,27 million de décès en 2019, plus que le paludisme ou le sida. 

Revoir le modèle économique

D’où l’urgence de créer de nouveaux antibiotiques. Mais pour ce faire, Pierre Dubois insiste sur la nécessité de revoir le modèle économique. « Que ce soit dans le cas des maladies rares pour lesquelles les cibles de patients sont très limitées, mais aussi pour les vieux médicaments, dont les brevets expirent, le système n’est pas très bon », constate-t-il. L’économiste considère qu’il faut, en France ou à l’échelle européenne, un organisme de subvention à la recherche, comme aux Etats-Unis, qui pourrait servir à financer le secteur privé qui investit énormément dans les essais cliniques qui coûtent extrêmement cher. » 

Une vision que partage Jean-Pierre Delord : "les partenariats entre industriels et recherche qui sont exigeants et efficace, sont l’une des façons de contribuer au bien commun, en apportant la connaissance académique et fondamentale des chercheurs jusqu’au patient au bout de quelques années."

Et de conclure, "quand on soigne un malade, on change le destin de toute sa famille. Quand on évite une rechute de cancer, un patient peut reprendre une vie normale, sociale et professionnelle. Tout ceci est très difficile à modéliser aujourd’hui."


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