Sommet du Bien Commun - Finance verte : donner les bons signaux et réduire l’incertitude

8 Juillet 2024 Climat

Ce débat a eu lieu dans le cadre de la quatrième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 13 et 14 juin 2024, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : Qui paiera pour le bien commun?

Les financements nécessaires pour la transition énergétique seront massifs, entre 3 et 8% du PIB mondial selon différentes estimations. Mais où les trouver ? S’en remettre aux Etats, déjà très endettés, aurait des conséquences négatives. Il n’y a donc pas d’alternative au recours aux marchés financiers qui ont, depuis longtemps, montré leur capacité à financer les investissements énergétiques et à réorienter les flux financiers vers de nouveaux besoins quand l’économie fait face à des points de ruptures.

Pour qu’ils puissent jouer ce rôle, les acteurs financiers doivent pouvoir compter sur la prévisibilité, ainsi que la nature définitive et irréversible de la transition vers le net zéro. Il faut donner les bonnes incitations et créer un cadre réglementaire qui donne un cap clair sur le long terme.

Le défi est de taille : du fait du retard dans la prise de conscience de l’urgence climatique, la transition se fait dans la précipitation, créant des exigences économiques et logistiques et des tensions politiques et sociales, comment nous l’avons vu dans le monde agricole et le secteur automobile. Les politiques risquent de réagir avec des reculs et concessions lorsque de telles résistances se manifestent, créant ainsi, du point de vue du système financier, des nouvelles incertitudes.

Il est donc primordial que les politiques limitent l’incertitude aux risques, en garantissant une crédibilité politique sur le long terme avec par exemple la création d’une agence de la transition énergétique indépendante qui ancre la notion d’irréversibilité du processus de la transition verte. Absent de tels cadres institutionnels clairs, les marchés continueront d’être marqués par des retournements des sentiments concernant la transition verte.

Article publié dans Challenges, juin 2024

© Anaëlle Raguet © Franck Foucha