Esteban MUNOZ SOBRADO soutiendra publiquement ses travaux de thèse le mercredi 26 juin 2024 à 14h00 (Bâtiment TSE, Auditorium 5 & by ZOOM)
Titre de la soutenance : «Essays in Behavioral Public Economics»
Directeurs de thèse: Ingela ALGER & Mathias REYNAERT
Pour assister à la conférence, merci de contacter le secrétariat Christelle Fotso Tatchum
Les membres du jury :
- Ingela ALGER : Directrice de Recherche, CRNS/TSE-R Directrice de thèse
- Mathias REYNAERT : Professeur d'Economie, TSE- Université Toulouse Capitole Co-directeur de thèse
- Jean-Marie LOZACHMEUR : Directeur de Recherche, CNRS/TSE-R Examinateur
- Maria PETROVA : Professeure d'Economie, Universitat Pompeu Fabra Rapporteure
- Nicolas GRAVEL : Professeur d'Economie, Aix-Marseille Université Rapporteur
- Jennifer MAYO : Professeure Assistante d'Economie, University of Missouri Examinatrice
- Amedeo PIOLATTO : Professeur Associé d'Economie, Autonomous University of Barcelona Examinateur
Résumé
Cette thèse étudie les interactions entre les décisions individuelles et collectives, notamment dans le domaine de l'économie publique comportementale. Elle examine l'influence des préférences sociales sur les politiques fiscales et évalue comment les interactions stratégiques entre acteurs prosociaux façonnent la fourniture de biens publics de manière centralisée et décentralisée.
Elle se compose de trois articles qui correspondent à chacun des chapitres de la thèse et qui cherchent à répondre à deux questions larges. Premièrement : Comment les acteurs prosociaux réagissent-ils aux incitations pécuniaires et non pécuniaires dans le contexte de la fourniture de biens publics dans de grandes économies ? Deuxièmement : Comment pouvons-nous concevoir une politique fiscale pour maximiser le bien-être social tout en tenant compte du comportement stratégique des acteurs prosociaux ?
Pour répondre à ces questions, chaque article identifie d'abord les implications économiques que les acteurs prosociaux ont sur la fourniture de biens publics dans de grandes économies, offrant une évaluation positive. Ensuite, il fournit des directives normatives pour la conception d'une politique fiscale consciente des implications introduites par de tels acteurs prosociaux.
Le premier chapitre construit un modèle structurel pour analyser les inefficacités dans la collecte de fonds parmi les organismes de bienfaisance américains, entraînées par la publicité concurrentielle. Utilisant des données complètes d'organisations à but non lucratif et d'un organisme principal d'évaluation des charités, il documente une fuite substantielle—jusqu'à 40 pour cent des budgets utilisés pour la collecte de fonds plutôt que pour la fourniture de biens publics. Ces résultats impliquent que les estimations traditionnelles de la déductibilité optimale pour les dons de bienfaisance sont surestimées à moins qu'elles ne tiennent compte des réponses endogènes aux incitations fiscales, suggérant un ajustement nécessaire à la baisse d'environ dix cents par dollar de déduction.
Le deuxième essai élargit le focus prédominant sur les sanctions matérielles au sein du modèle canonique de la taxation optimale des revenus en introduisant des motivations non pécuniaires modélisées à travers le prisme des préférences semi-kantiennes évolutives comme déterminants des décisions des contribuables de se conformer à l'autorité fiscale. Il construit un modèle général de taxation des revenus en présence d'un bien public, que les agents valorisent moralement, et résout les problèmes de taxation linéaire et non linéaire.
Dans le troisième essai, l'introduction des préférences semi-kantiennes Homo Moralis offre un cadre novateur pour examiner l'impact à long terme des préférences morales des citoyens sur la capacité fiscale de l'État. Ce modèle dépasse l'analyse traditionnelle de la politique fiscale en liant les considérations morales individuelles à une conformité fiscale et une culture civique plus larges, en contraste et en complément des modèles existants comme le cadre de Besley sur la capacité de l'État et les contrats sociaux.