Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle.
Entre régulation et expérimentation, l’intelligence artificielle n’est pas perçue de la même manière par toutes et tous, surtout quand il s’agit de l’orienter vers la notion de “bien”. Trois experts en débattent à Toulouse le 1er juin 2023.
“Dans un call center, il est aujourd’hui possible de corriger l’accent d’un opérateur avec l’aide de l’intelligence artificielle. Est-ce qu’on veut d’une société où l’on utilise des filtres pour parler sans accent ? Ou d’une société où chacun parle avec sa voix ?”
Jean-François Bonnefon, chercheur à TSE et directeur de recherche au CNRS, pose le cadre du débat. Comment définir l’utilisation responsable des technologies ? “Pour les voitures autonomes, c’est simple, estime-t-il, le moindre mal sera d’éviter les collisions.”
Egalement présente pour discuter du sujet, Joëlle Barral, directrice de la recherche en intelligence artificielle chez Google, corrobore l’importance de la régulation. « L’IA doit certes être régulée, mais surtout bien régulée : chez Google nous sommes attachés à ce que l’intelligence artificielle ne renforce pas les biais et respecte un haut niveau d’exigence scientifique”. Pour Eric Hazan, directeur associé au cabinet McKinsey, “c’est à nous de l’utiliser pour le bien”.
Une régulation qui permettrait d’encadrer non seulement l’usage de l’IA au quotidien, mais aussi ses possibles répercussions sur certains pans de la société, comme le travail. Pour Jean-François Bonnefon, il y a peu de chances pour que des robots remplacent les humains tant qu’ils ne sauront pas résoudre des dilemmes moraux. Eric Hazan ajoute qu’”un moyen de garder son emploi sera de savoir maîtriser ces technologies.”
- Extraits de Challenges
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