Sommet du Bien Commun - Quelle alimentation pour demain ?

17 Juillet 2023 Alimentation


Ce débat a eu lieu dans le cadre de la troisième édition du Sommet du Bien Commun, organisé conjointement par TSE, Challenges et Les Echos-Le Parisien Evénements. Les 1er et 2 juin 2023, économistes, décideurs économiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile se sont réunis pour réfléchir à une question centrale : comment sauver le bien commun ? Avec plus de 1300 participants et des échanges riches, cette troisième édition confirme l’importance d’évoquer ensemble les enjeux de demain concernant le climat, la mobilité, l’alimentation, l’inflation, mais aussi la santé et l’intelligence artificielle. 

Nourrir 9 milliards d’humains en respectant la planète. Le défi n’est pas des moindres et il nécessite l’action de tous les acteurs du secteur de l’alimentation. Trois d’entre-eux étaient présents au Sommet du Bien Commun le lundi 1er juin pour proposer des pistes de travail. 

“L’enjeu de l’alimentation de demain n’est pas seulement de nourrir la population mondiale dans son ensemble, il est également important de pouvoir proposer à chacune et chacun une alimentation saine, en quantité suffisante et à un coût abordable.” 

Pour Zohra Bouamra-Mechemache, économiste à TSE et chercheuse à l’Inrae, on ne répondra pas à au défi de l’alimentation de demain en se contentant de nourrir tout le monde. Il faut nécessairement repenser la manière dont on cultive et dont on élève pour pouvoir préserver l’environnement dans sa globalité, que ce soit les sols, les ressources en eau ou la biodiversité. 

Sans parler du fait que cette démarche doit quand même permettre une certaine rentabilité économique pour les acteurs du secteur. Ce qui nécessite de prendre d’adapter les cultures et d’opérer des transitions. 

C’est ce à quoi l’association Fileg œuvre : en fédérant les producteurs agricoles de la filière légumineuse d’Occitanie. “D’ici à 2030, nous devons doubler la production de légumineuses et l’amener à 200 000 hectares”, explique Cyrielle Mazaleyrat, ingénieure développement et animatrice chez Fileg. 

Aides et accompagnements

Thierry Blandinières, patron d’Invivo, explique que la coopérative agricole devenue numéro trois de l’agroalimentaire en France, est en train de mettre en place une cotation de blé écolo sur le marché de Chicago, un moyen selon lui de développer une filière écologiquement vertueuse. Il ajoute qu'une transition vers la culture des lentilles ou des pois reste beaucoup moins rentable et demandera des aides et des accompagnements.  

Mais pour Cyrielle Mazaleyrat, le jeu en vaut la chandelle car ces légumineuses apportent directement des protéines dans l’alimentation humaine sans avoir à passer par l’élevage, une activité qui est l’une des premières responsables du réchauffement climatique.  

Reste encore à convaincre la population qui, comme elle le souligne, boude ces aliments : “En 1990, on en mangeait 7 kg par personne, aujourd’hui on est passé à 2 kg.” Un bon levier selon elle serait de s’appuyer sur la restauration collective. 


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