Cet article a été publié dans le magazine de vulgarisation scientifique de TSE, TSE Mag. Il fait partie du numéro paru au printemps 2024, dédié à la "révolution climatique". Découvrez le PDF complet ici et écrivez-nous pour recevoir une copie imprimée ou nous partager vos impressions, à cette adresse.
Adopter un régime alimentaire plus sain et plus végétal n'est pas seulement un choix personnel, cela fait partie de notre responsabilité collective à l'égard de la planète. Nous devons révolutionner nos modes de production et de consommation alimentaires, en abandonnant les régimes occidentaux riches en viande de bœuf. En s'appuyant sur les principes de l'économie publique, Zohra Bouamra-Mechemache et Vincent Réquillart, de TSE, suggèrent comment l'Europe peut s'attaquer à ce problème charnu.
En 2017, l'agriculture représentait 11% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l'Europe. En mangeant moins de viande, nous pourrions réduire l'utilisation des terres et de l'eau, la pollution locale, la déforestation mondiale et la perte de biodiversité. D'autres préoccupations sont liées à la consommation excessive de viande rouge et de viande transformée car celles-ci peuvent avoir des conséquences sur la santé publique. Les politiques actuelles de l'UE n'abordent pas ces questions, notre recherche propose donc les recommandations suivantes:
• Réorienter les subventions agricoles vers une plus grande durabilité et un meilleur bien-être animal.
• Mettre en œuvre le principe du pollueur-payeur dans l’UE avec des taxes sur les principales causes d’émissions de GES et de dommages environnementaux. Conditionner le versement d’aides publiques au respect des critères environnementaux.
• Verser aux agriculteurs vertueux (qui fournissent des services écologiques comme la gestion des prairies) des paiements sur la base des résultats observés, selon le principe "Provider Gets", autrement dit, "celui qui fournit reçoit".
• Voter des réformes pour soutenir les revenus pendant une période de transition avec une prime de risque temporaire.
• Utiliser les accords commerciaux pour colmater les fuites de pollution et garantir des conditions de concurrence équitables.
• Envisager les taxes et les subventions sur la consommation alimentaire pour encourager les régimes à faible teneur en GES.
• Diffuser des campagnes d'information, des conseils et des initiatives telles que les "lundis sans viande" afin de prendre des mesures en faveur de la durabilité. Celles-ci peuvent sembler n’avoir qu’un effet limité, mais à long terme, elles pourraient modifier considérablement le comportement des consommateurs.
ALLER PLUS LOIN
Zohra Bouamra-Mechemache et al. (2021) Review: Why and how to regulate animal production and consumption: The case of the European Union - Animal
